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Sombre Artaban sur sa poterne toise le lac encore nimbé d’automne, repu et content. Est-il du Jura depuis des générations ou vient-il des franches côtes vidées par les mousquetaires de la distribution ? Je n’en sais j’avoue rien. Quant à lui qui se dore au point du jour, il ignore, l’arrogant, qu’à ses heures perdues le chasseur à l’affut peut désormais d’un doigt de pécari ganté lui trouer l’œsophage pour preserver m’a t’on dit la perche fluviatile , la carpe commune et l’omble de fontaine. Toute cette vie lacustre qui luit en nos assiettes et réhausse nos bonnes fêtes dont nous sommes les bons rois.
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L’anecdote vaut ce qu’elle vaut et en ferez ce que voulez, mais désirant remplir au lac mon pinceau à reserve, je desescaladai d’exemplaire façon la digue quand sur une invisible mousse glissai et d’un plouf fugace l’eau douce et frisquette empli mes chaussettes.
Sous chaque pas, l’ombre du rire du cormoran.
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