L’autre jour, c’était l’automne et dans une arrière cour de Charleroi se tinrent (un peu) les Prix de La Critique
La presse francophone belge décernait ses lauriers au petit monde du théâtre, francophone lui aussi comme ça on reste entre nous.
le jury de biais.
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Une sympathique fanfare,
Un maitre de cérémonie sans fiches plus habitué à causer dans le poste à galène qu’à tenir
un parterre principalement constitué des compagnies nominées à un prix ou à un autre.
Enfin, un jury, de travers, un peu gêné aux entournures ou désabusé, on ne sait.
Le chef d’orchestre de la fanfare et une lauréate émue.
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Dans ces « molières » sans ministre ni caméras,
les belles ou vigoureuses, un rien frondeuses envolées de certains lauréats à la langue bien pendue finirent dans les cintres et
le pince fesse qui suivit avait de faux airs de collation d’après enterrement.
Joss de Pauw (tiens, un flamand ? Salué pour l’ensemble de sa carrière) écoute patiemment
les hommages égarés du grand prêtre de la soirée à une Belgique hélas révolue.
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Mais le pompon fut atteint par le prix du meilleur spectacle qui fut en cette ténue soirée décerné à JoëlPommerat, pardon, à Cendrillon (de JoëlPommerat) et si je suis mille fois convaincu sans l’avoir encore vu que cette pièce est magnifique, formidable et « trop géniale » comme l’écrit en rêve une de nos grandes plumes nationales… il y a un « mais »…
Joël n’était pas là alors ce sont donc ses -chouettes- comédiennes qui ont lu le petit mail de remerciement que, prévoyant, il avait tapé au cas où.
Et, alors qu’elles semblaient disparaitre peu à peu derrière ce petit mot, une rage sourde commença de m’oindre les artilles :
le maitre de cérémonie jouant la montre (cassée)
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Contrairement aux autres spectacles en lice, celui-ci a bénéficié d’un budget belge colossal (et fut par ailleurs coproduit par l’Odéon, pas celui de Namur, l’autre ce qui n’est pas rien mais c’est Pommerat)
(et il fallait voir, les jours d’audition, tous les comédiens que compte la belge francophonie faisant file devant la boutique au coco.
voilà.
Le jury de la presse culturelle belge a récompensé un français (largement déjà encensé de par le vaste monde)
N’est-ce pas espérer qu’un peu de la (largement déjà) gloire de l’encensé retombe sur un les émetteurs d’un choix si avisé ?
Ou comment un prix honore plus ceux qui le décernent que celui qui le reçoit.
C’était peut être pas les « molières », mais y avait du de la Fontaine là dedans.
où le jury, sans sang chaud pencha… pour Pommerat
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