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(il faut tout faire pêter, mais doucement)
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Le train soudain eut mieux à faire
qu’à découper la rase campagne
et d’éloigner mes minces affaires
pour me rendre à la cocagne
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Suspendus au vol stationnaire
il nous laissa, pauvres usagers
pédaler dans le vide super
d’un destin soudain débotté
Plus loin on pulvérisait
en gare un colis dit suspect
empli de souvenirs légers,
sans doute un oubli passager
Par la vitre à l’horizon bouché
un graminée me fit risette
mais le moral dans les chaussettes
elles mêmes dans mes petits souliers
j’ai du m’être le doigt dans l’œil
et, la larme opportunément tirée
coula au masque et m’épargneul
l’éternuement très déplacé
dans l’accoudoir du TGV.
Lui d’habitude si bavard
comme par miracle ou par hasard
sans un mot est reparti
le colis abandonné à vie
portera le chapeau troué
du quart d’heure à nous prélevé.
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La rame à peine s’ébranlait que déjà se déployait dans le carré central une un poil épaisse revue de presse :
Ces dames causaient de la chute annoncée de telle étoile de pot de chambre qui l’avait bien cherché, ces messieurs nouvelles hybrides (en gros)
C’est ainsi que les nouvelles vont vite… (nulle part)
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Il en faut du sang froid pour qualifier d’accident de voyageur un suicide sur la voie.
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Est-ce froide vengeance pour la gène occasionnée ?
Haine recuite envers les perdants trouble fête ?
Cécité plate d’un monde pour ses désespérés ?
Effréné souci du confort moral passager ?
Sans fleur ni couronne, mort inouïe.
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À poings fermés pioncer masqué Ignorer ainsi le vertige diagonal un peu vide, vague espace temps par le train déroulé. Attendre aussi que passe le voisin d’en face.
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Il somnolait vers l’avenir
Peu importait le sens du siège, il allait de l’avant.
C’était antan.
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Au pied de la montagne oú l’horizon galope en souvenir du Facteur Cheval
Luit l’énorme piège à pigeons où ronronne entêtant l’alzheimer national*.
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Où les moustaches du chef de gare, drôle d’oiseau regretté, sifflent désormais dans les pales d’un robot balais.
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*Montpellier sud de france/Nîmes pont du gard/Avignon tgv… mausolées bétonneux où prospère la triste farce vidéo surveillée.
Paye ta joie au starbuck café.
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Bonne année à la Société Nationale des Chemins de Fer qui depuis quatre-vingt ans irrigue le territoire de valises en cartons, de sacs à dos, de conscrits, de naveteurs, de congés payés, de plus ou moins jolies colonies de vacances, de trafiquants de confitures, de représentants de commerce, de vigipirates, de clandestins, de gens qui ne sont rien, de décideurs en goguette, de gilets jaunes en puissance… Et si la vie est matière de choix, feu ce service public est peut être la grinçante preuve que tout le monde n’en a pas l’embarras.
Sans parler de la chance de ne pas se voir fermer la ligne.
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*L’usager en son siège
encore un peu raide
d’avoir payé plein pot
pour un service minimum
et beaucoup de com’,
entre deux petits points du globe
à tombeau ouvert et la bride abattue
vibre*, nimbé de liberté au forfait
et d’un œil vague s’il en lève le nez
voit le paysage inaperçu passer.
…
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