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Un jour, peut-être par je-ne-sais-quoi rendu moins ingrat
ou plus finement subtil, remercierai-je du fond du foie les parents
du smartphone de m’avoir en pâture et sans jamais faillir
livré tant de modèles tout à leur pose acquis(e)s.
Ou pas.
(il faut tout faire pêter, mais doucement)
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Un jour, peut-être par je-ne-sais-quoi rendu moins ingrat
ou plus finement subtil, remercierai-je du fond du foie les parents
du smartphone de m’avoir en pâture et sans jamais faillir
livré tant de modèles tout à leur pose acquis(e)s.
Ou pas.
Au calme olympien du dédale il oppose le tintamarre des pages épluchées. Le masque permet bien des audaces.
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Et d’où viens-je aussi détaché pour juger à l’emporte pièce
Ces couples qui ne quittent des yeux la haute définition de leur forfait illimité
Ces visages embleuis sous le feu frais de leur couteuse rampe LCD
Ces pieux dévots d’un progrès dont on pressent le dernier cri
trop présents au vaste monde pour s’abaisser au Maintenant et Ici
Oui, d’où viens-je ? moi qui googlise aux chiottes sur une antiquité
d’un an à peine, deux à tout casser, qui m’émerveille de choses fondamentalement périmées
et bidouille et bricole sans concession à la perpétuité
Hein, d’où ?
et avec quoi ?
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Long brick d’acier
plus bleu que les bleus languedocieux
bombé soufflé fier comme bar tabac tu vapotes et transbahutes
ta peuplade hâlée en bute à son destin
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et qui bipe ou qui pointe
et s’accroche à la pointe
de son mobile dernier cri
à peine reconnaissante ( ta peuplade, nous )
des suaves contorsions de tes ondulations ferrées,
de ton chauffage au poil, de ta clime affutée
trop occupée qu’on est derrière tes grandes baies
à bailler aux pixels
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car à ton bord, à l’unisson
dans ton décor pour nourrissons
en avançant, bien régressons, dociles, replets et dodus…
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et, et, et, bref, en ton roulant bocal
playmobilons
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….
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O petite, il faisait bien froid dehors
alors tu gardais ta doudoune, dedans
la radio creuse te louait d’entendre sans ciller sa litanie de coups bas, de boucles, de pubs et d’infos évidées…
les crêpes avaient été bonnes mais c’est bon, t’en avais ta dominicale dose là.
Entre tes mimines tu tenais bien fort le petit feu de la vraie vie
et tu ne savais pas alors -nous étions en novembre-
que dans tout ça il y a du canasson.
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.une heure et demie plus tard
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