Parfois je suis content :
Le hasard des bonnes choses de la vie a voulu que du guidon où j’avais la tête surgisse un ange qui me dit :
- « s’il te plait, dessine-moi une affiche »
Et comme la vie est belle j’avais pu cet été assister à Dominique toute seule et qu’elle crépite encore en mon petit sein de ses fabuleuses minutes d’humanité de source et d’Ardenne, de Schwarzwald un peu Serengeti comme un petit feu/massage enchanté de l’âme sous la lune (exactement), ben…
j’ai dit oui et encore merci !
Au large d’Okinawa fut retrouvé le mois dernier masqué, palmé, le corps sans vie d’un fameux mangaka adepte (comme votre obligé) du tuba. Souvent depuis entre deux brasses je pense à lui. Paix à son âme et inch Allah !
On ne pèse pas bien lourd et il en faut du bagage par les temps qui courent pour être un peu léger…
Léger qui pas forcement ne flotte Flotter qui pas forcement n’est gai.
C’était pendant que nous n’savions si l’on pouvait rejouer ou non l’œil sur le dioxyde de carbon c’était vraiment très juste et bon :
Un gradin de petites gens assises acceptant comme un seul homme que devant eux d’autres gens cuisent, boivent, muent et jouent et debout dorment. C’était tout con, vieux comme le monde cette heure sur la même longueur d’onde.
On redoutait moins l’omicron Que l’incertain dit Codécon* aux petits fours ne se retranche et nous re-scotche au canapé.
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Pour nous changer les idées, je vous lie cet air qu’on entendait jadis dans les faubourgs napolitains et qui ce matin peut-être fait se trémousser les froides fesses du Kremlin.
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* le codéco est en Belgique le Comité de Concertation qui jongle entre la pandémie et les interêts communautaro-polémiques, économico-macroniques, pharmaco-linguistiques, royaux télégéniques… la vie quoi (sauf la suppression des lits d’hôpitaux n’est pas de son ressort)
Toi le poète d’on ne sait où, cousin d’Apollinaire ou de Braque,
ton départ nous laisse petits, frères et pauvres
mais riches de t’avoir croisé,
bien dans tes babouches d’emir sans palais,
Orage qui jamais vraiment ne pétait
Avec ta gueule de pâtre grec
Loup solitaire ami des mésanges et des hublots
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Sans toi
Ostende va briller un peu moins,
Venise va clapoter à vide
et le plat Barbant wallon va redeviendre égal à lui même maintenant qu’il n’est plus -quelle horreur- arpenté -quel honneur- par tes antédiluviens godillots montagnards. .
Il va falloir bien de la ressource à Cioran pour expliquer sa présence pépère au ciel à son plus fidèle lecteur.
À certaines heures, on voyait presque la mer de cette cuisine à flan de coteaux (du Maelbeek, rien qu’ça)
Si une ancienne imprimerie a forcément du caractère, le travail y avait pour bibi un goût de colonie de vacances, d’antiques jeux de greniers et dans son précieux silence
les bois craquaient, l’acier vibrait, la pierre était fraiche et l’eau mouillait.
Ah les riches heures, les grandes personnes, les vastes mondes,
les perles rares d’un collier de nouilles stratosphérique qui défilèrent en cette ruche inespérée.
L’intemporel aura duré quarante ans. Mazette !
combien de couronnes ?
combien de ministres ?
combien de souris ?
Ces gens là, comment (et à quoi bon) mesurer ce que leur dois
Marianne, Jean, Didier, Guy…
Ô Sein gargantuesque et doux giron de Galafronie
J’ai bien l’honneur d’ici vous présenter le dernier billet de la compagnie Gare Centrale dont l’actualité resplendit sur nos latitudes comme le miel sur la peau de l’ours.
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Pour le voir, un clic ici devrait faire l’affaire.
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Un petit maire endimanché, replet mais vif, rosé à souhait
réélu finger in the nose dans son luisant complet en dorade retournée
vit un beau soir et sans broncher son conseil municipal retirer tout subside ( la crise, vous comprenez )
au très rayonnant et non moins réputé théâtre sis sur sa cité… ( et réinjecter par ailleurs moult flouze dans la vidéosécurité )
fauchant en pleine saison
et toute impunité
une solide programmation
sans nul doute élitiste
comme ne peut que l’être un théatre sans décolleté,
ni poursuite sur un débiteur de vannes calibrées.
Depuis, néanmoins , à son revers en merlan frit
comme en pond tant l’amère Patrie
il aura j’en gage un pin’s « je suis Charlie ».
.…et je crois bien qu’j’aime bien le théâtre aussi…
J’ai eu le plaisir et l’honneur d’illustrer, sur le thème de « la création » les huitièmes Carnets du Petit Cyrano, fruit de la CTEJ, noble et belge institution pour le théâtre Jeune Public, que le non moins noble, belge et ô combien monumental Maurice Sévenant ( s’il avait pu, Jules César l’aurait fissa embastillé ) considèra comme le véritable théâtre populaire, et il n’est sans doute pas le seul…
Les Arts Oseurs , vigoureuse compagnie de théâtre tout terrain, ont poussé sur les rouges rives du mystérieux Salagou et depuis peu on en cause partout.
Cet été j’avais suivi fébrilement leur Livret de Famille sur les austères hauteurs d’Aurillac et m’en réjouis encore alors quand on a su qu’ils jouaient leur tout premier spectacleAu Plaisir dans nos parages immédiats, fissa fîmes le saut de puce…
À l’issue du spectacle, c’est rituel, elles invitent au débat autour du sujet sensible, vaste et sinueux de la sexualité… Pour le coup ce soir-là, c’est de ces débats avec le jeune public et de ses réactions au spectacle dont il fut question et ma foi, c’est bon d’entendre l’œil vif et bienveillant de ces fières baroudeuses nous causer du monde de demain.
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Les Arts Oseurs entament bientôt une vaste tournée avec Livret de Famille, une franche adaptation de l’autobiographie de Magyd Cherfi, plume fleurie des Zebda.
Si ça passe par chez vous (et ça devrait, partis comme ils sont pour écumer l’hexagonale fille ainée de l’Église) laissez vous porter, ça fait du bien au monde.
Antoine b vit dans l'urgence absolue de rentabiliser toute chose, mais le moins possible ou peu s'en faut, et avec son bic six couleurs ou son austère pointe sèche, il longe ce vaste monde que d'aucuns trouvent petit.