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Cher Maurice
qui sans façon,
centré, massif
réchauffais les bourriols
avec le même soin,
le même respect profond
que pour prendre une truite, rater de ça un lapin,
recueillir une rose ou glaner la girolle.
De ces mains même qui ont
dans tes longues années folles
en bœuf, en hélico, en jeep ou à mulet,
du Cantal aux Cévennes et jusqu’aux Monts d’Arrée
Merde, à peine si j’exagère, la France électrifié.
Cher Maurice
super héros réel,
incognito discret,
ultime mohican,
dernier chasseur français.
Océan de sagesse
montagne d’humanité,
la vie, mieux que personne
tu savais ce qu’elle donne,
ce qu’elle peut arracher,
les roses de ton jardin n’y ont jamais fané.
Hélas enfin tombé
Tu rejoins tes aimées.
Et nous, comme des myrtilles,
à nous faire à l’idée :
c’est nous là que tu cueilles.
Mais la Jordanne en crue
de nos larmes se rit,
le cantal au buron
redoucement fleurit,
l’Auvergne désormais
a changé de visage
scout toujours, à jamais
tu es ces paysages
à travers ciel
Au Père éternel.
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à Vonette, à Jeanine,
pour Jean-Paul et Christine, Marie-Rose et Christian, et leurs chers enfants, tes petites nièces et neveu
à tes ami·es d'avant l'écriture inclusive
à ta maison de retraite qui a bien du savoir vivre.
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